Semaine HERS – Formation Ekla, art à l’école

La semaine du 19 au 23 septembre2022, les étudiants en BAC2 futurs instituteurs primaires de la Haute École Robert Schuman de Virton sont venus s’initier aux arts de la scène et aux techniques d’écriture à la MCA. C’est depuis près de vingt ans une initiative qui est le fruit d’une collaboration entre Ekla, centre scénique de Wallonie pour l’enfance et la jeunesse, la Haute École Robert Schuman de Virton et la Maison de la Culture d’Arlon.

Une semaine riche en découvertes, entre concentration et rires, sous la houlette adroite et bienveillante de Sybille Cornet et Gaëtan D’Agostino, artistes formateurs.

Les deux classes qui ne se fréquentaient pas l’année scolaire précédente ont été mélangées pour permettre à chacun de mieux faire connaissance. Certains étaient réticents au début mais cela a permis à tous de se mettre en confiance. Les ateliers proposés ont fait ressortir un bel esprit de groupe entouré de beaucoup de bienveillance. Il y avait un souffle d’enthousiasme très fort dans les deux groupes. Les élèves étaient très ouverts, et exprimaient des marques d’intérêt pour la culture en général.

Le fait d’alterner écriture et théâtre dans la journée était vraiment formule qui plaisait aux élèves. Cela créait une vraie dynamique. Les étudiants s’en sont donnés à cœur joie!

« La thématique de cette année était : autobiographie d’un moi imaginaire.

L’idée était de partir, de s’inspirer de soi, de son vécu, l’utiliser comme terreau de base mais de se donner des libertés quant à ce qu’on raconte, oser broder, inventer, imaginer à partir de soi, se réinventer.

Nous avons produit beaucoup de courts textes. L’idée était d’avoir une dynamique ludique. De passer d’une forme à l’autre. Et les élèves m’ont souvent renvoyé que ça leur plaisait beaucoup. En fait, l’idée c’est de leur faire expérimenter plein de façons différentes d’écrire. En partant d’une matière toujours quotidienne, simple et banale, par exemple le chemin entre chez eux et la maison de la Culture. Qu’ils/elles prennent conscience qu’on peut écrire sur tout. N’importe où, n’importe quand. Qu’il n’y a pas besoin d’être un.e génie ni d’avoir l’inspiration divine pour écrire.

Pour écrire, je donne toujours des cadres formels très précis, des consignes d’écriture qui encadrent très très fort. Travailler sur des consignes formelles très claires permet paradoxalement beaucoup de liberté. Quand on se concentre sur la technique d’écriture, on ne cherche plus à contrôler le sens. Et il y a un lâcher prise qui s’exerce. On va puiser très librement en soi et ça donne des résultats poétiques et singuliers, des résultats très personnels. Ca fait voyager dans l’écriture, expérimenter plein de formes. Et ça les emmène loin des clichés qu’ils ont de la narration et de la littérature. Tous les textes sont systématiques lus à voix haute après l’écriture. L

es élèves s’étonnent souvent de ce qu’une même consigne produise des textes tellement différents.

Au début on a démarré certaines consignes oralement. Écrire ça peut tout aussi bien être oral. Quand c’est oral, on peut rebondir sur les propositions des autres, c’est plus léger, ça décoince.

On a fait une écriture collective (un cadavre exquis qui racontait un personnage qui monte les étages d’un building et rencontre des gens et découvre des mondes).

On écrit autant en intérieur qu’en extérieur. L’extérieur permet de stimuler les sens.  Sur base d’une consigne, on peut voir comment un texte peut apparaître presque de lui-même. Par exemple, je leur ai proposé d’aller écrire en prenant des notes au vol dans un supermarché, ce qui a donné lieu à un rap de grand magasin.

J’essaye d’être attentive au corps. Je leur dit qu’écrire ça passe avant tout par le corps. On fait donc des jeux physiques et ludiques stimulants et parfois excitants pour démarrer chaque séance. Une façon d’être ensemble, d’être dans la joie et la légèreté. A la maison de la Culture j’ai la chance d’avoir une salle claire et pourvue d’un tapis plein assez confortable. Alors j’en profite et j’insiste pour que l’atelier se passe au sol. Afin de ne pas se mettre en situation scolaire où le corps prend la forme de la chaise et reste immobile tout au long du jour. Au début ils/elles se sont plaints du manque de confort et au fil des jours ils/elles s’y s’ont fait. On pense souvent que c’est essentiellement pour écrire, que chaises et tables sont indispensables. Je tente de les faire expérimenter autre chose.

Nous nous sommes cette année rendus à la bibliothèque (qui se trouve juste sous la salle polyvalente) et ils/elles ont pu librement lire et se lire des livres pour enfants pendant une heure.

Tout au long de l’atelier j’ai essayé de les aider à prendre conscience de la valeur poétique de ce qu’ils et elles ont pu produire et de les amener à être fier.es de leur production. »

Sybille Cornet

Les retours plus qu’enjoués des étudiants encouragent l’équipe à poursuivre le projet !

Les dates de la future collaboration sont déjà bloquées !

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