Le Dieu du carnage

Véronique et Michel Houillé, parents du petit Bruno, reçoivent Annette et Alain Reille, parents de Ferdinand qui a frappé Bruno au visage dans un square. Les deux couples ont convenu de cette entrevue pour régler l’affaire avec civisme. 

Dans un décor de type bobo, les parents se découvrent et tentent de s’apprivoiser. Bienséance, politesse et retenue sont de mise. 

Chacun est à sa place, tout le monde fait des efforts – on ne le sent que trop –, mais pour autant, personne ne concède de territoire à son opposant. Il s’agit pour chacun de défendre les intérêts de sa progéniture, et donc son éducation, ses principes, ses valeurs. Les répliques fusent. Le public se laisse emporter. 

La tension s’installe. L’affaire ne va pas être simple à régler. Le tableau n’est pas joli joli, c’est un carnage. Mais c’est à mourir de rire. 

De son écriture quasi intuitive, Yasmina Reza nous invite à relativiser nos discours éthiques et généreux et à prendre conscience des limites de la civilisation. Brève et soutenue par une tension constante, Le Dieu du carnage est un petit bijou d’intensité dramatique. Les personnages sont aussi fiers que seuls, perdus entre leurs pulsions, leurs non-dits et leurs frustrations. La plume de Reza, élégante et singulière, est tout entière dévouée à une vérité : seuls les actes comptent. 

Mélanie Carpentier, evene.fr 

de Yasmina Reza
par Théâtre Le Public
mise en scène : Arthur Jugnot
avec Nicolas Buysse, Thibaut Nève, 

Ariane Rousseau et Stéphanie Van Vyve 

durée : 1h15 

grand théâtre 

entrée : 25 € 
carte Avantages : 2

  • Tarif
  • Lieu Grand Théâtre
  • Catégorie
    • - Spectacles
    • Théâtre